C’est reparti ! Les cartables ont remplacé les seaux de plage, les réveils sonnent plus tôt, et ce matin, devant les écoles, on croise des parents les yeux embués, d’autres soulagés… et beaucoup d’enfants tantôt excités, tantôt cramponnés à la jambe de maman ou papa.
Après deux mois parfois intenses – entre vacances, garde partagée, et journées passées ensemble – la rentrée marque un grand virage. Elle bouscule les routines, met à l’épreuve la séparation, et vient réveiller des émotions fortes chez les petits… mais aussi chez les grands.
Une scène bien connue…
C’est le premier jour de maternelle.
Emma, 3 ans, s’agrippe fermement à la jambe de sa maman. Son cartable est presque plus grand qu’elle, mais ses yeux, eux, trahissent une inquiétude immense.
– « Allez ma chérie, tu vas voir, tu vas te faire plein de copains », dit la maman, en tentant de garder le sourire malgré le pincement au ventre.
Emma, elle, ne répond pas. Elle enfouit son visage dans le manteau de sa mère.
L’enseignante s’approche avec douceur :
– « Bonjour Emma, regarde, j’ai une place pour toi à côté de Paul. Tu veux venir ? »
Emma hésite, les larmes aux yeux. Sa maman lui glisse alors un petit mot plié dans sa main : « Quand tu penseras à moi, tu pourras l’ouvrir. »
C’est le rituel qu’elles ont préparé.
Emma lâche un doigt, puis deux… et finit par suivre l’enseignante. La maman repart le cœur serré, se demandant si elle a bien fait. Mais elle sait que c’est en traversant ces séparations que sa fille grandira en confiance.
Les enjeux psychologiques de la rentrée
- Pour l’enfant :
- Angoisse de séparation : un grand classique, surtout lors des premières rentrées.
- Mutisme ou inhibition : certains enfants, face à la nouveauté et au groupe, se replient.
- Nouvelles routines : sommeil, repas, rythmes scolaires viennent bouleverser l’équilibre acquis pendant l’été.
- Pour les parents :
- Culpabilité (« je le laisse pleurer ») ou anxiété (« va-t-il s’intégrer ? »).
- Deuil des vacances : passer d’un quotidien partagé à des horaires contraints peut générer frustration ou fatigue.
- Projection sur la réussite scolaire : la rentrée réactive parfois des inquiétudes sur le futur de l’enfant.
Comment accompagner son enfant (et soi-même) ?
- Nommer les émotions
- Ritualiser la séparation
- Mettre en place une routine douce
- Valoriser l’autonomie
- Prendre soin de soi en tant que parent
Quand consulter ?
Il est normal que les premières semaines soient difficiles. Toutefois, si l’angoisse persiste au-delà d’un mois, que l’enfant refuse systématiquement l’école, présente des troubles du sommeil ou de l’alimentation, il peut être utile de consulter un professionnel (psychologue, pédopsychiatre).
Conclusion
La rentrée est un passage, et comme tout passage, elle s’accompagne de bouleversements. En acceptant les émotions, en ritualisant la séparation et en instaurant une routine sécurisante, parents et enfants peuvent vivre ce moment comme une étape constructive et rassurante.
Conseil express pour parents pressés
- Un rituel simple : un câlin au portail et une phrase rassurante toujours la même.
- Du temps le soir : 10 minutes d’attention exclusive, même si la journée a été longue.
- Un petit mot : un dessin ou un message discret glissé dans la poche peut rassurer l’enfant toute la journée.